Je reprends ici mon récit après une longue absence online...

Après l'épisode précédent, Chloé est devenue un élément phare de ma vie. Je dirais même, de ma petite vie. On a beau se targuer de mener une vie libertine, libertaire, nous avons tous des contraintes qui nous empêchent d'accéder à la liberté totale (les lecteurs philosophes me feront à ce titre remarquer qu'il est heureux que les choses soient ainsi) . Ma petite vie donc, avec mon homme, était à la fois douce et amère, en demi-teinte puisque jamais, malgré tout mon amour, je n'ai réussi à être satisfaite par lui. Egoïsme, égoïsme...j'ai pensé à moi et ai revu Chloé, petite bulle d'oxygène qui partageait mon coeur avec un homme qui peu à peu m'oubliait. Je dis peu à peu, car au début je dois avouer que notre rélation était globalement satisfaisante. Mais au fur et à mesure que le temps passait, cet homme m'a délaissée, allant jusqu'à me préférer ces filles virtuelles et ces stars du porno qui hantent les écrans d'ordinateur. Vous qui me lisez, vous ne me connaissez pas, mais au fil des lignes, je pense que vous avez remarqué que j'étais assez portée sur les choses du sexe, non pas que je ne pense qu'à cela, mais je fais partie de ces filles qui assument avoir des envies débordant les cadres courants. A qui la faute donc, si mon homme ne me touchait plus ? Pas envie, fatigué, pour moi mais jamais pour ses poupées du net . Je parle là d'un état postérieur de trois ans à ma rencontre avec Chloé. Il paraît que 'l'amour dure trois ans" . Cela doit être le cas: nous avons rompu, ou plutôt, je l'avoue également, il a rompu. Jugez moi comme vous le voulez, mais je l'ai aimé et l'aime encore, malgré tout ce que vous pourrez lire dans mes textes. Aujourd'hui j'en ris, quand je lui rends visite dans ce qui fut notre maison et que je trouve un peu partout des photos, des textes érotiques, des préservatifs plein la poubelle, des DVD sous les placards...je dois même dire que je compatis, à force de se masturber devant ses films, il doit avoir de sacrées crampes à la main. Je dis que j'en ris, mais imaginez plutôt ce qu'est une vie auprès d'un homme qui ne désire que des filles virtuelles au lieu de celle qui l'aime dans son lit... Heureuse que cette vie se soit terminée, malgré la douleur, heureuse surtout de ne plus avoir à cacher ma nature : qui m'aime me suive, vive le sexe et les personnes qui le pratiquent gaiement !

Je referme la parenthèse. Retour en arrière, je bondis dans les bras de ma douce Chloé. je vous renvoie ici au titre de ce texte...imaginez la suite...de l'ange au démon, combien de pas ? J'ai aimé Chloé, passionément, j'ai fait l'amour à son corps si souvent qu'aujourd'hui encore je m'en rappelle par coeur et que son parfum me chavire les sens. Je voudrais partager avec vous un moment choisi... Le cadre...un restaurant chinois (comble de l'ironie, le même que celui où j'ai mis le feu aux sens de mon compagnon jusqu'à ce qu'il m'entraîne dans un bois proche pour me prendre vite et fort, à la sauvette...). Nous sommes mardi, il est environ 11h30 quand ma Chloé arrive à ma table, habillée d'un simple jean's et d'un chemisier blanc délicatement entrouvert sur une pièce de dentelle de toute beauté...un caraco splendide, je me rappelle encore, blanc brodé de rose, Lise Charmel. Le souvenir de sa main qui frôle ma joue, de ses yeux qui se perdent dans les miens  puis enfin, moment tant attendu, de ses lèvres qui écrasent les miennes d'un baiser si sucré que je me suis sentie fondre de plaisir. Inutile de préciser qu'aucun des gestes de Cholé n'avait échappé aux serveurs...mais je n'ai pas le goût de la provocation, je n'ai jamais embrassé ma colombe dans le seul but de faire saliver le public...

Nous avons mangé presque sans parler, nos mains se retrouvant épisodiquement sur le plateau-buffet. Chloé me fixait intensément, je lisais son désir dans mes yeux, et j'avoue que deavnt ce regard la tendresse disparaissait pour faire place à une envie presque sauvage...je ne l'ai jamais malmenée, ma Chloé, jamais brusquée, mais souvent nos étreintes laissaient le lit aussi désordonné qu'un champs de bataille. C'était cette bataille des corps que je lisais dans ses yeux. Je sentais mon string humide, j'aurais été bien tentée d'y mettre lamain si Chloé ne m'avait pas devancée...du bout de son pied déchaussé, elle me caressait avec une précision aussi incroyable qu'intenable . Je résistais avec peine à l'envie de me laisser aller, et elle, diablesse, déesse de la torture, ne détachait pas son regard du mien. Nous sommes sorties sans prendre de dessert, et sans un mot elle m'a tirée devant la première porte venue pour m'embrasser. Collées l'une à l'autre, je sentais sous son chemisier les bourgeons de ses seins , mon sexe palpitait si fort que mes doigts s'accrochaient à ses cheveux pour ne pas qu'elle s'éloigne. Arrivées chez elle, nous nous sommes littéralement jetées sur le lit, à moitié nues... Suivit un des 6-9 les plus intenses de ma relation avec elle...Sa langue s'insinuait dans les moindres recoins de mon sexe, titillant mon clitoris, caressant mes lèvres... je goûtais à elle comme jamais, poussée par une sorte de désespoir...vous comprenez peut-être, cette impression que l'on a parfois qu'il faut agir d'un certaine manière parce qu'il n'y aura plus d'autre occasion...j'ai caressé son sexe, je l'ai aspiré comme si j'allais la perdre l'instant d'après...ma mémoire a presque occulté ce qui s'est passé après...je me suis retrouvée couchée près d'elle, la tête posée dans le petit creux tout doux de son ventre...elle me caressait les cheveux, je me sentais fiévreuse et frissonnante sous ses doigts...ce jour là, Chloé m'a entièrement dominée, j'avais l'impression d'être pour toujours liée à ses gestes et son regard.

La suite est moins gaie...nous nous sommes revues, je l'ai aimée tant de fois, trop de fois peut-être pour que l'on puisse se séparer. Elle m'a proposé de vivre avec elle, et moi, malgré tout mon amour, toute ma tendresse, je n'ai pas su, pas pu dire oui...je ne regrette pas aujourd'hui, mais cette détresse que j'ai sentie en elle l'a rendue agressive, presque violente. Je n'avais rien vu venir, elle se faisait du mal, me faisait du mal. Dans mon coeur tout était clair, je vivais avec mon compagnon et seulement avec lui...comment vivre avec une femme quand on veut des enfants, quand on rêve de mariage...quand on a malgré toute la liberté d'esprit du mal à envisager une vie entre femmes, sans hommes...car avec elle les hommes auraient disparu de ma vie, elle n'en aurait pas voulu... Egoïste encore, car je n'ai pensé qu'à moi, mais il faut bien, à certains moments de la vie, penser à soi...je regrette le mal que j'ai pu lui faire, pourtant je sais que j'ai toujours été honnête avec elle. A aucun moment de notre histoire je ne lui ai laissé croire que nous vivrions un jour ensemble...j'ai dû la quitter à regret, mon ange, et l'envie d'elle ne m'a plus jamais quittée...je l'ai revue, j'ai même "craqué" une fois...rencontrée par hasard, elle m'a juré devant un café brûlant qu'elle avait compris, qu'elle voulait être, en quelque sorte, ma maîtresse. J'ai eu la faiblesse de la croire...à peine sortie de son lit elle m'a enfermée chez elle, me refusant la sortie...j'ai compris bien trop tard que quand elle disait être folle de moi, elle l'était réellement...

Et voilà comment mon ange est devenu démon, comment j'ai perdu ma Chloé...elle habite avec une femme, me l'a fait si bien savoir que je me suis demandée si elle n'espérait pas un sursaut de jalousie de ma part...depuis qu'elle a appris ma rupture, elle m'a aussi fait part de réflexions ironiques et parfois cyniques...je l'aurais, d'après elle , abandonnée pour un homme qui de toute manière n'en valait pas la peine...comment faire comprendre à une femme qui se sent trahie, comment faire comprendre à Chloé que ce n'est pas à un homme que j'ai sacrifiée mais aux hommes... évidemment, je me rends compte que mon homme n'en valait pas la peine, mais je sais aussi que tout l'amour et le désir du monde ne me feraient pas vivre avec une femme...

Je vous laisse sur ces mots...j'ai agi avec Chloé de la manière la plus honnête possible...vous êtes libres de me juger comme bon vous semble, je répondrais d'ailleurs volontiers à des questions si vous en avez, mais sachez que je n'espère qu'une chose: qu'elle me comprenne un jour et qu'elle me pardonne ce qu'elle a pris comme un abandon . Je comprends qu'elle ait pu se sentir comme une roue en trop au carosse, comme un extra dans ma vie sexuelle...Chloé, ma douce, mon ange, si un jour tu lis ces lignes sache que je t'ai aimée et désirée autant que lui, à ma manière -une manière d'aimer peut-elle être meilleure qu'une autre?????????. 

Le livre se referme sur Chloé...se rouvrira-t-il un jour ? Je l'espère...malgré tout...je l'ouvrirai prochainement sur Marie.